Réflexions métaphysiques - Déterminisme et libre arbitre

Comment concilier déterminisme et libre arbitre

La théorie des mondes multiples

Selon cette théorie, chaque fois qu'un choix est possible, l'univers se sépare en plusieurs univers parallèles, un pour chaque choix possible.

Donc, la notion même de choix est illusoire. Supposons par exemple que je puisse choisir entre A et B et que je choisisse A. En fait c'est seulement dans ce monde-ci que j'ai choisi A. Dans l'autre univers parallèle, j'ai ou plutòt mon double a choisi B. J'ai l'impression que c'est ce monde-ci qui est réel et que l'autre n'est qu'hypothétique, mais mon double a l'impression que c'est son monde qui est réel et le mien hypothétique. En fait dans l'absolu tous les mondes sont aussi réels.

On pourrait alors concevoir que l'arborescence de tous les mondes possibles soit entièrement prédéterminée, et que nous avons une impression de libre arbitre, qui viendrait du fait que nous ne percevons qu'une des ramifications de cette arborescence, et cette ramification que nous percevons n'est pas prédéterminée.

La prédétermination asymptotique ou libre arbitre gigogne

L'histoire des sciences nous montre que les physiciens ont souvent cru avoir trouvé le constituant fondamental de la matière, mais ont découvert ensuite qu'il était constitué de particules plus petites (atomes -> particules élémentaires -> quarks -> préons -> ?).

On peut donc imaginer que cette décomposition pourrait se poursuivre indéfiniment. Dans ce cas, toute théorie physique s'arrêtant nécessairement à un certain niveau ne décrirait qu'approximativement la réalité physique, car elle ignorerait les niveaux inférieurs.

On pourrait donc produire une suite de théories tendant asymptotiquement vers la connaissance totale des lois de l'univers mais sans jamais l'atteindre.

Cela impliquerait donc que :

Une autre façon de poser la question serait : "Sommes-nous des machines ?".

Si l'on entend par là des assemblages finis de pièces dont le fonctionnement est régi par un ensemble fini de règles déterministes, il est clair que la réponse est non, car la décomposition en constituants étant infinie, nous ne serions pas un assemblage fini de pièces, et la suite de théories physiques tendant asymptotiquement vers une description exacte de notre fonctionnement étant infinie, celui-ci n'est pas régi par un ensemble fini de règles. Notre sensation de libre arbitre pourrait donc provenir de cette imbrication infinie de niveaux, autrement dit du fait que nous soyons infinis dans le sens de l'infiniment petit. En ce qui concerne la prédétermination, peut-on considérer que "tout est écrit comme dans un livre" ? Il faudrait que ce livre soit infini mais pourrait-on encore l'appeler un livre ?

(1) On peut aussi remarquer que notre cerveau fonctionne comme un gigantesque amplificateur, de sorte qu'une particule puisse influer son comportement. En effet, chaque neurone est excité si la somme des excitations provenant des neurones auxquels il est relié est supérieure à un certain seuil. Dans le cas où cette somme est très proche du seuil, une légère variation peut décider de l'excitation ou de la non excitation du neurone, et je pense qu'il n'est pas absurde d'imaginer qu'une seule particule élémentaire puisse en décider.