Examinons le problème de la nature de l'esprit à la lumière du modèle élaboré par la science de notre civilisation. Elle nous apprend que le cerveau est le siège de l'esprit.
Mais il ne faut pas oublier que les théories physiques ne sont que des modèles approximatifs. Les particules élémentaires sont en fait constituées de quarks, les quarks de préons... Chaque fois que les physiciens ont cru découvrir la réalité ultime de la matière (atomes, particules élémentaires) ils ont par la suite découvert que ces particules étaient en fait composées d'autres particules plus petites. On peut donc envisager la possibilité que cet emboitement se poursuive à l'infini. L'univers serait donc dans cette hypothèse infini dans la direction de l'infiniment petit.
Dans cette hypothèse, toute théorie physique en tant que modèle mathématique fini de l'univers ne modéliserait qu'approximativement le comportement de l'univers, car elle s'arrêterait nécessairement à un certain niveau de petitesse et ignorerait toute la réalité inférieure (ou intérieure) à ce niveau.
C'est peut-être pour cette raison que lorsqu'on descend à un niveau suffisamment petit dans les profondeurs de la matière, elle cesse de se comporter comme nous en avons l'habitude à notre échelle. A ce niveau les lois de la physique quantique ne sont plus déterministes mais probabilistes.
On pourrait donc produire une suite de théories tendant asymptotiquement vers la connaissance totale des lois de l'univers mais sans jamais l'atteindre. Cela impliquerait donc que :
Ainsi on peut par exemple s'approcher du cerveau par une machine qui en réalise une approximation en s'arrêtant à un niveau de constituants matériels donné mais probablement sans jamais pouvoir l'identifier complètement à une machine au sens fini, c'est à dire un assemblage fini de pièces dont le fonctionnement est régi par un nombre fini de règles déterministes, car la décomposition en constituants étant infinie, nous ne serions pas un assemblage fini de pièces, et la suite de théories physiques tendant asymptotiquement vers une description exacte de notre fonctionnement étant infinie, celui-ci n'est pas régi par un ensemble fini de règles.
Notre sensation de libre arbitre pourrait donc provenir de cette imbrication infinie de niveaux, autrement dit du fait que nous soyons infinis dans le sens de l'infiniment petit.
En ce qui concerne la prédétermination, peut-on considérer que "tout est écrit comme dans un livre" ? Il faudrait que ce livre soit infini mais pourrait-on encore l'appeler un livre ?