La connexion Am est le gradient de la phase f : si on part d'un point xm avec une phase f et qu'on se déplace vers xm + dxm on a une phase f + df = f + Am dxm. Dans le cas général d'un champ de jauge non alélien (Yang-Mills) on a une phase fa qui devient fa + Aam dxm, où a parcourt les dimensions du groupe associé au champ de jauge. Dans le cas de l'électromagnétisme, ce groupe est U(1) et n'a qu'une dimension, donc on peut simplifier en supprimant l'indice a.

On a une analogie entre le potentiel Am et la connection :
Si on part d'un point xm avec un vecteur vn et qu'on transporte parallèlement ce vecteur vers xm + dxm, on a le vecteur xm - Gmrs vr dxs.
On remarque toutefois une différence : dans le cas du champ de jauge, on ajoute une phase Aam dxm alors que dans la connection affine on multiplie vr par la matrice dmr + Gmrs dxs. Je pressens là une analogie avec la différence entre algèbre et groupe de Lie.

Le champ est défini par la variation de phase dans une boucle infinitésimale.
Supposons qu'on effectue une boucle P + dx + dy - dx - dy, en supposant pour simplifier que dx et dy sont dans les directions des vecteurs de base du système de coordonnées.

          Am + y Am dy                 
   P+dy <------------------ P+dx+dy
    |            -dx          
    |                         |
Am  | -dy                     |
    |                     +dy | Am + x Am dx
    |                         |
    V            +dx          |
    P ---------------------> P+dx
   f         Am 

On arrive en P + dx avec une phase f + Ax dx. En P + dx, le potentiel est Am + x Am dx. On arrive donc en P + dx + dy avec une phase f + Ax dx + (Ay + x Ay dx) dy
puis de même en P + dx + dy - dx avec une phase f + Ax dx + (Ay + x Ay dx) dy - (Ax + y Ax dy) dx
et on revient en P avec une phase :
f + Ax dx + (Ay + x Ay dx) dy - (Ax + y Ax dy) dx - Ay dy
qu'on peut simplifier en f + (x Ay - y Ax) dx dy = f + Fxy dx dy.
Dans ce calcul, pour simplifier j'ai supposé que le long d'un trajet le potentiel est celui correspondant à l'extrémité des plus petits x et y, mais j'ai vérifié qu'en prenant le potentiel du milieu du trajet les termes supplémentaires (de la forme 1/2 x Ax dx2) s'annulent et on trouve le même résultat.

Supposons maintenant qu'on va de P à P + dx + dy en passant par P + dx puis en passant par P + dy et on calcule la différence de phase.
On part de P avec une phase f, on passe en P + dx avec une phase f + Ax dx puis en P + dx + dy avec une phase f + Ax dx + (Ay + x Ay dx) dy = f + Ax dx + Ay dy + x Ay dx dy.
On part de P avec une phase f, on passe en P + dy avec une phase f + Ay dy puis en x + dy + dx avec une phase f + Ay dy + (Ax + y Ax dy) dx = f + Ay dy + Ax dx + y Ax dx dy.
La différence est :
f + Ay dy + Ax dx + y Ax dx dy - f + Ax dx + Ay dy + x Ay dx dy
= (y Ax - x Ay) dx dy = -Fxy dx dy.
On trouve l'opposé de la première boucle car ici on tourne dans l'autre sens (-dy-dx+dy+dx).

Il y a une analogie entre le champ et la courbure qui correspond à la transformation d'un vecteur transporté le long d'une boucle infinitésimale. Si on part de P avec un vecteur vm et on le transporte parrallèlement vers P + dx, on obtient :
(dmn - Gmnr dxr) vn = vm - Gmnr vn dxr
En P + dx, on a une connexion Gmnr + s Gmnr dxs
En transportant le vecteur obtenu en P + dx (soit vm - Gmnr vn dxr) parallèlement vers P + dx + dy, on le multiplie par
dmn - (Gmnr + s Gmnr dxs) dyr
et on obtient donc :
(dmn - (Gmnr + s Gmnr dxs) dyr) (vn - Gntx vt dxx)
= vm - Gmtx vt dxx - Gmnr vn dyr - s Gmnr vn dyr dxs + Gmnr Gntx vt dxx dyr + s Gmnr Gntx vt dxx dyr dxs
On peut ignorer le dernier terme en dx2 dy négligeable devant les termes en dx dy.
Il reste donc :
vm - Gmtx vt dxx - Gmnr vn dyr - s Gmnr vn dyr dxs + Gmnr Gntx vt dxx dyr
Symétriquement, avec le trajet P + dy + dx, on obtient :
vm - Gmtx vt dyx - Gmnr vn dxr - s Gmnr vn dxr dys + Gmnr Gntx vt dyx dxr
En faisant la différence, les termes Vm, Gmtx vt dxx et Gmnr vn dyr s'annulent. Il reste :
s Gmnr vn dxs dyr - s Gmnr vn dxr dys + Gmlr Glns vn dxr dys - Gmls Glnr vn dxr dys
= Rmnrs vn dxr dys
Un autre calcul similaire (moins clair à mon avis) se trouve dans http://vishnu.mth.uct.ac.za/omei/gr/chap6/node9.html
Une boucle -dy-dx+dy+dy multiplie donc vn par la matrice dmn + Rmnrs dxr dys
Une boucle en sens inverse +dx+dy-dx-dy multiplie vn par dmn - Rmnrs dxr dys et ajoute Fxy dx dy à la phase.
On a donc une correspondance entre le potentiel et la connexion d'une part, et entre le champ et la courbure d'autre part.

La théorie de Kaluza Klein met en évidence une autre correspondance entre le potentiel et la métrique d'une part, et entre le champ et la connexion d'autre part.
Il s'agit d'une théorie dans laquelle la seule force est la gravitation dans un espace produit de l'espace-temps par le groupe associé au champ de jauge : U(1) pour l'électromagnétisme, SU(2) pour l'interaction faible, SU(3) pour l'interation forte, SU(5) pour la théorie unifiée.
Le potentiel est introduit dans les "vielbeins" qui sont les généralisations des tétrades ou vierbeins dans un espace à un nombre quelconque de dimensions. (voir Tetrad Formalism)
On définit la matrice de changement de base eam entre un système de coordonnées localement plat et un système de coordonnées curviligne. Le tenseur métrique en coordonnées curviligne est :
gmn = hab eam ebn
hab est le tenseur métrique de l'espace-temps plat : 1 -1 -1 -1 dans la diagonale, 0 ailleurs.
On introduit le potentiel dans la matrice eam de la façon suivante :

eam = ( e'a'm'           0      )
     ( e''a''n'' An''m'   e''a''m'' )     
où les ' désignent l'espace-temps et les '' les dimensions compactifiées associées au groupe du champ de jauge.

Pour simplifier les calculs, on peut attribuer des indices différents aux dimensions étendues et compactifiées, par exemple: t=0, x=1, y=2, z=3 et 4 à d-1 pour les dimensions compactifiées, et considérer que les indices de tous les tenseurs varient de 0 à d-1, en complétant avec des 0, par exemple :

Aam = ( 0     0 )
      ( Aam   0 )
Avec cette convention, on a :
eam = e'am + e''an Anm + e''am
= e'a'm + e''an (Anm + dnm)
= e'am + e''am + e''am Amm

Le tenseur métrique en coordonnées curviligne est alors :
gmn = hab eam ebn
= hab (e'am + e''am + e''am Amm) (e'bn + e''bn + e''bn Ann)
= hab e'am e'bn + hab e'am e''bn + hab e'am e''bn Ann + hab e''am e'bn + hab e''am e''bn + hab e''am e''bn Ann + hab e''am Amm e'bn + hab e''am Amm e''bn + hab e''am Amm e''bn Ann
Etant donné que hab e'am e''bn = 0 (car hab est non nul pour a = b, e'am est non nul pour a entre 0 et 3 et e''bn est non nul pour b entre 4 et d-1) et de même pour hab e''am e'bn, on a: gmn = hab e'am e'bn + hab e''am e''bn + hab e''am e''bn Ann + hab e''am Amm e''bn + hab e''am Amm e''bn Ann
= g'mn + g''mn + g''mn Ann + g''mn Amn + g''mn Amm Ann
Voir aussi Reduction of the Low Energy String Effective Action
On voit ici que le potentiel A apparait dans les composantes 4 à d-1 du tenseur métrique.

La connexion est définie en fonction de la métrique par :
Glmn = 1/2 ( n grm + m grn - r gmn ) glr
Je ne développerai pas le calcul détaillé ici mais il fait apparaitre le champ Frmn dans Gmnr et Gmrn pour r entre 4 et d-1, et en considérant la charge comme les composantes de l'impulsion dans les dimensions compactifiées, l'équation des géodésiques d2xl/dt2 = - Glmn dxm/dt dxn/dt permet de retrouver la force : par exemple dans le cas de l'électromagnétisme : fl = m d2xl/dt2 = q dxm/dt Flm.