Café philo du 26 mai 2001 au Bastille Corner à Paris
Thème : Subjectivité et objectivité
Résumé du débat
(...)
A quelqu'un qui ne comprenait pas ses tableaux, Picasso répondit :
"Le chinois s'apprend, mon tableau aussi".
Une image ne veut rien dire sans son contexte.
Comme il y a la politique de droite, de gauche, il y a différents mouvements
dans la philosophie, comme Hegel, Kant...
Ceci s'introduit dans un monde d'images de pensées.
Cette image se produit dans le cerveau et se développe au fur et à mesure
dans notre action, dans nos actes, dans notre vie,
peut nous amener à discuter, à élaborer des concepts.
L'histoire des idées permet à l'homme d'évoluer.
La philosophie vient d'un sentiment de culpabilité et de raisonnement comparé, élaboré...
On croit que la réalité c'est la vérité.
On pense qu'à partir du moment où je vois, ça y est, c'est vrai.
Ce n'est pas vrai.
Selon la direction qu'on prend pour regarder une partie du réel,
on y voit ce qu'on veut. On n'y voit pas tout. On voit un morceau de la réalité
qu'on interprète.
Notre subjectivité s'appelle vision du monde.
Quand on voit quelque chose on est sous-tendu par telle vision du monde.
On est amené à croire plus facilement telle ou telle photo que telle ou telle
autre. On va se méfier de ce qui nous dérange.
Est-ce que la réalité est vraie ? Grand problème.
C'est une problématique à laquelle je n'ai pas de solution.
Il n'y a pas eu d'images sur la torture en Algérie.
Par contre, pour le premier pas de l'homme sur la lune, la photo devient l'emblème de quelque chose.
Certains étaient persuadés que les photos de la lune ont été faites à Hollywood dans un studio. Donc, la réalité, bon...
On se voit nous-même dans l'image qu'on regarde, c'est notre propre sentiment.
Quand on regarde un tableau, on se transcende dans le tableau, par le tableau
qui évoque nos sentiments personnels.
Une goutte d'eau dans la mer est une réalité mais elle ne représente rien par rapport à la mer.
Il y a des images qui représentent des symboles totaux.
Celle de cet étudiant chinois devant le char à Tien An Men.
Il est évident que cette image ne résume pas ce qui s'est passé en Chine à cette époque.
Il y a eu tellement de reportages.
Par contre, elle a une force symbolique. Je veux dire par là que qu'on soit pour ou
contre les chinois, il y a dans cette image toute la saveur de ce qui s'est passé
ce jour là.
Il faut connaitre sa signature. La subjectivité du photographe garantit l'objectivité
de la photographie.
Quand on a toutes les images on arrive à l'objectivité.
Ce qui est dangereux c'est l'image officielle.
Une photo peut avoir 2 interprétations différentes.
Les affiches anticommunistes peuvent faire peur ou donner aux antinazis une raison de se battre.
Christian: L'émotion est ce qui piège la pensée.
Quel intéret y a-t-il à avoir un point de vue personnel ?
Un discours n'a de sens que si il a à voir avec l'objectivation, la réalisation.
Le seul critère est l'unité de point de vue de personnes différentes,
par exemple en science.
Croire c'est adopter une idée sans avoir de raison.
Le sophisme est un procédé malhonnete.
Quand on veut l'unité, on perd la diversité.
L'unité est une valeur guerrière.
Est-ce que tu préfères penser l'amour ou etre dans l'amour ?
Animateur : La première question posée est de séparer ce qui est
important de ce qui ne l'est pas.
Les photos montrent des aspects négatifs dégradants de l'Afrique.
Animateur : L'expérience affine l'esprit.
Christian : L'unité comme critère d'objectivité.
Chacun son idéologie propre.
La folie est la négation du réel.
Il faut accepter la contrainte.
Exemple : communisme.
Ou ne plus rien avoir à faire.
Exemple : Nietzsche qui crée ses propres valeurs.
Quand on se fabrique un dieu on n'est plus dans l'erreur mais dans la folie.
Nous ne savons pas ce qui se passait autrefois.
Il est improbable de créer des valeurs ex nihilo.
Création proche de la folie.
Christian, tu as dit que le pragmatisme est folie, tout ce qui n'est pas
ton avis est la folie.
Quand on n'a qu'un marteau, tous les problèmes ressemblent à des clous.
Il faut accepter que d'autres pensent différemment.
Une explication est souvent nécessaire pour faire jaillir l'émotion.
Christian : Je vois le monde comme un gigantesque hopital psychiatrique.
Les gens ont des buts différents: l'éveil, la révolution, le salut, la fortune...
Ils ne prennent pas le temps de se poser des question par rapport à la valeur et
à la pertinence de leur but.
Je voudrais demander à Christian d'arreter de poursuivre le but de nous faire arreter de poursuivre des buts.