Café philo du jeudi 9 aout 2001 aux Bateleurs à Paris
Sujet : Plus on en sait, moins on en sait
Animé par Michel T.

Résumé du débat

(...)

• Alain : Plus on a de connaissances plus ça ouvre de champs.

• Plus on invente de choses, plus on invente de problèmes.

• Michel : Une image : un ballon qu'on gonfle. L'air à l'intérieur représente nos connnaissances, la surface du ballon les problèmes.

• Farid : On pensait connaitre la structure de l'atome, on découvre que c'était plus complexe. La connaissance absolue prendra un temps extrêmement long.

• Roland : On appelle savoir ce qui s'enseigne. Il faut savoir reconnaitre celui qui récite sa leçon pour ne pas tenir compte de ce qu'il dit.

• Farid : On ne savait rien sur tout, on sait tout sur rien.

• Il parait que Pic de la Mirandole a lu tous les livres de son époque, il n'y avait que 2000 livres.

• Jacques B. : La connaissance absolue ne prendra probablement pas seulement un temps extrêmement long mais un temps infini. Sinon, si on y arrive l'homme serait une machine, il n'y aurait plus de place pour le libre arbitre, pour l'esprit.

• Farid : Aucun homme ne peut avoir la connaissance totale de l'univers.

• Jacques B. : Ce n'est pas nécessaire pour que l'homme soit une machine, il suffirait pour cela que cette connaissance totale existe sous forme d'un système fini de formules, même si aucun homme ne le connait totalement.

• Ionika : Il y a un va et vient entre théorie et expérience.

• Geneviève : Le savoir comprend d'une part la théorie, et d'autre part l'expérience, le vécu.

• Roland : L'expérience repose sur une hypothèse.

• Farid : On ne vérifie pas tout. On n'a pas vérifié que la Terre tourne autour du soleil, ou que le Groenland existe, et pourtant on n'en doute pas.

• Jacques : On aime les certitudes absolues. On confond probabilité de 99% avec certitude. La bonne question n'est pas "Est-ce que je doute de l'existence du Groënland ?" mais "Est-ce que l'existence du Groënland a 99% ou 99,9% de chances d'être vraie ?". Quant au fait que la Terre tourne autour du soleil, ce n'est pas une question de vérité ou de fausseté mais de point de vue. Notre civilisation repose sur la science qui repose elle-même sur le principe de simplicité maximale des théories. Ce n'est que par rapport à ce principe que c'est la Terre qui tourne autour du soleil, car dans un système héliocentrique les trajectoires des planètes sont plus simples que dans un système géocentrique.

• Farid : Ne pas chercher à vérifier permet l'évolution du savoir.

• Roland : Il faut remettre en cause tout ce qu'on nous apprend, globalement tout retirer.

• Geneviève : Trop de culture, mémoire investie encombre l'esprit, le limite dans sa liberté de pensée. (...) On idolâtre la science parce que c'est le plus difficile.

• Roland : Le parti pris de simplification est le fondement de la science.

• Alain : La philosophie recherche des idées fondamentales simples, les scientifiques vont vers plus de complication.