Café philo du samedi 16 novembre 2002 au Voltigeur à Paris
Sujet proposé par Evelyne : La radicalité dans les idées est-elle dangereuse ?
Animé par Ionika

Vote du sujet

• 4 La politique peut-elle se passer de morale ?
• 5 Pascal : La démocratie est-elle le perfectionnement de la médiocrité ?
• 9, 8 Larry : Comment réunir les 2 moyens de connaissance, la raison et l'intuition ?
• 9, 8 Evelyne : La radicalité dans les idées est-elle dangereuse ?
• 6 Françoise : Qu'est-ce qu'être malhonnête ?
• 5 Jacques : Y a-t-il un rapport entre la conscience et l'intelligence ?

Extraits du débat

• Christophe : Quand je suis en désaccord avec quelqu'un je le laisse parler sauf si ça me semble irréel, comme par exemple "la loi et la vérité ne sont paossibles que pour un groupe".

• Christian : La radicalité est dangereuse en politique.

• Larry : "Radicalité" vient de "racine". En politique le parti radical c'est le compromis. C'est aussi les extrémistes. Que faire contre ?

• Pascal : J'avais proposé un sujet : "Pourquoi ne sommes-nous pas du même avis ?". Ca pose la question de ce qu'est un café philo. Ca concerne l'homme, non les idées. La pluralité d'opinions est un moyen de perfectionner la médiocrité. Pourquoi avons-nous des opinions ?

• Evelyne : Je suis radicalement antifasciste mais si on va trop loin on devient soi-même totalitaire.

• Dominique : Je m'oppose à tout ce qui a été dit sauf Larry, la racine, ce qui est entier. Il faut distinguer extrémiste et radical. L'extrémiste n'accepte pas la pensée des autres.

• Nina : Si on déracine quelque chose ... c'est l'écroulement de la société.

• Tani : Une idée radicale c'est une idée totalement nouvelle.

• Ionika : On parle d'un mouvement qui se radicalise.

• Jacques B. : Une idée n'est pas radicale en elle-même, mais une idée peut être radicalement différente d'une autre idée. Ce qu'on appelle une idée radicale, c'est en fait une idée radicalement différente des idées communément admise. La question est donc : les idées admises par un petit nombre de personnes sont-elles plus dangereuses que les idées admises par un grand nombre ? On pourrait penser à priori que les idées admises par un grand nombre ont plus de chance d'être justes. Mais l'homme est un animal social qui charche à s'intégrer dans un groupe et peut être amené pour cela à adopter les idées dominantes en renonçant à ses propres idées. Il faut faire une triple distinction entre radical, extrémiste et totalitaire. On peut être extrémiste dans le sens de la liberté, autoriser toutes les idées, même fascistes, racistes...

• Pascal : On a dit que radical veut dire entier. Est-ce qu'il peut y avoir une idée entière ? Les divisions humaines viennent des idées. Une idée radicale c'est une idée dominatrice, dictatoriale, par exemple la pensée unique. Ce dont souffre l'homme c'est le manque d'unité. On dit souvent que nous sommes tous différents, est-ce que c'est vrai ? Il est possible que le terme de différence soit mal employé. Un autre piège est d'avoir beaucoup de pensées. La pluralité c'est l'éparpillement qui conduit au consensus, on tourne en rond. Dans les partis, l'union fait la force.

• Dominique : La réquisition des logements, c'est une idée radicale. Les radicaux sont contre le pouvoir.

• Christophe : Si quelqu'un peut influencer quelqu'un d'autre par son discours, ce n'est pas un adulte, il est à la recherche d'idéaux, c'est un adolescent. La seule possibilité est de l'amener à faire voir en lui des contradictions.

• Larry : Il y a un glissement de la notion d'idée radicale à celle d'idée intolérante.

• Christian : Ce qui est dangereux c'est le manque d'écoute, la fermeture d'esprit.

• Tani : On a proposé différentes définitions : idées qui sortent du communément accepté, intolérance.

  (...)

  Mireille : Des idées dont on a pris en considération toutes les nuances avant de s'exprimer. Les gens ont besoin de chefs, plus ils ont des idées solides, plus ils sont suivis, les gens ont un sentiment de confort, sont rassurés.

• Pour être écouté il faut être provocateur.

• Christophe : Je n'ai pas de réaction par rapport à une pensée étrangère, je la laisse passer.

• Pascal : Il ne faut pas confondre action et idée radicale. Il n'y a pas d'idée radicale.

  (...)