Café philo du dimanche 1er décembre 2002 au Bastille à Paris
Sujet proposé par Pascal : Dans les rapports humains, dire qu'il y a un problème le fabrique
Animé par Bruno
Extraits du débat
- Jacques D. : La première cause de problème c'est que les gens ne sont pas content d'eux. Doit-on dire s'il y a un problème ?
Le seul fait de poser la question "Est-ce que je suis heureux ?" fait qu'on se demande "Est-ce que je suis vraiment si heureux ?" et c'est parti...
- Bruno : Le logos, la parole créatrice... Est-ce que l'homme peut avoir une conscience sans le langage ?
- Parfois, on ne veut pas admettre l'existence d'un problème.
- Bruno : Si les intellectuels comme Marx et Proudhon n'avaient pas fait prendre conscience à la classe ouvrière, auraient-ils pris conscience du problème ?
- Georges : La plupart des problèmes viennent des autres, le fait de vivre avec et contre les autres.
- Bruno : Avoir une conscience, la connaissance de l'apparence qui est une illusion. L'homme se cache derrière cette connaissance.
- Dès le moment qu'on pense qu'il y a un problème ça va devenir un problème.
- Jacques B. : Tout le monde semble considérer comme une évidence que c'est une mauvaise chose d'avoir des problèmes, mais est-ce vraiment évident ?
- Pascal : Fabriquer ne veut pas dire créer. Quand on dit qu'il y a une classe ouvrière, on fabrique un problème. Quand on dit qu'il y a des français, des allemands, on sectorise le rapport humain.
Il y a un problème quand il n'y a pas la possibilité de parler, d'écouter.
- Ce qui me fait peur c'est l'imbécile heureux. Les problèmes sont très divers, comment vouloir les résoudre avec une fiche pratique ?
- Bruno : Il y a 2 thèses qui s'affrontent :
- Le problème est fabriqué avec le langage.
- Il y a vraiment des problèmes qui sont réelement dans la nature. Selon Hobbes, l'homme est un loup pour l'homme. Il vit en société pour se libérer de ses problèmes. Les problèmes sont aussi accidentels. Les problèmes permettent d'évoluer. Il y a une différence entre être conscient et avoir une conscience.
- Jacques D. : Fabriquer un problème, c'est différent de prendre conscience d'un problème. Quand on fabrique un problème, il n'existait pas; Quand on en prend conscience, il existait.
- Jacques D. : L'homme prend la situation comme elle est, fait avec, le problème ne surgit que quand il commence à chercher la solution.
- Bruno : Le philosophe ne cherche paas des solutions, il est toujours dans l'interrogation. Vouloir à tout prix trouver une solution, c'est peut-être la racine de tous nos maux.
- Marie-Thérèse : Savoir, oser, se taire.
- En refoulant les problèmes on est limité à un petit bonheur.
- Bruno : Pour les philosophes cyniques, l'état d'animal est le plus proche de Dieu. L'invention de la consciencee est la racine de tous nos maux. Quelle est la différence entre problème et difficulté ? Dans un problème il y a un rapport moral.
- Henri : "Je n'ai pas de problème, c'est les autres, la société".
- Bruno : Les intellectuels n'ont-ils pas culpabilisé les ouvriers ? Les sectes disent que nous avons des problèmes.
- Pascal : Vivre, est-ce un problème à résoudre ?