Café philo du mardi 7 aout 2001 au Mouffetard à Paris
Sujet proposé par Rhéa : Eloge de la fuite
Animé par Michel Turini

Présentation

Résumé du débat

• Jacques V. : La fuite dans quelle direction ? L'important c'est le moment. Dans les systèmes physiques complexes, et la philosophie de Deleuze qui comprend de nombreux mouvements matérialistes, est-ce une direction de type euclidienne à 3 dimensions ? Pour analyser le système, l'intelligence, l'art de la parade, l'esquive, de deux choses l'une, c'est la troisième ou la quatrième.

• Alain : Quand le rapport de force est trop défavorable on doit fuir.

• René-Louis : Le rapport qu'on a à la fuite dépend de son signe astrologique.

• Roland : Dans quelle direction ? Je dirais l'éloge de la distance, d'un certain degré de fuite. Je discutais avec quelqu'un qui copmmençais à me tutoyer, je lui demandais de revenir au vouvoiement. Le mérite des cafés philos c'est qu'il permet de rencontrer des gens qu'on trouve infréquentables.

• Rhéa : On va n'importe où, ou bien à un endroit pour se reconstruire.

• Farid : Le totalitarisme est un mot utilisé pour discréditer les réformes. Le plus grand totalitarisme c'est celui de l'argent.

• Jacques B. : La fuite est mal vue dans notre civilisation occidentale qui valorise le fait de contrôler les évènements. Elle est peut-être moins mal vue dans d'autres civilisations comme la Chine.

• Farid : Pour les stratèges chinois la plus grande gloire c'est de vaincre sans combattre, par la ruse. Les dirigeants sont souvent très rusés.

• Roland : On me demande "Pourquoi, Roland, tu te débines du débat ?" Quand il ne me parait pas fructueux, je préfère ne pas y participer.

• Jacques V. : Il y a deux polarités : positive, la fuite des Chinois dans la bataille pour faire le vide, pour effacer le coup adverse, dans la corrida, éviter, économiser l'énergie, le sens des vraies valeurs. Il ne faut pas se tromper d'adversaire. Un concept n'a de sens que si on le rapproche d'autres concepts. La créativité n'est pas une fuite, c'est assumer. La liberté est résistance. La seule chose incompatible avec la vie est l'immobilité.

• Jacques B. : Entre deux possibilités choisir la troisième. Pour appréhender plus facilement le monde on construit des systèmes simplificateurs et approximatifs qui nous empêchent parfois de voir certaines possibilités. Il faut d'abord percevoir qu'on est enfermé dans un système, pour ensuite pouvoir en sortir. Le théorème de Gödel démontre qu'on ne peut pas enfermer tout le réel mathématique dans un système formel fini. Pour construire des ordinaux transfinis de plus en plus grands on doit s'apercevoir quand on tourne dans une boucle pour pouvoir en sortir. Le fait de sortir des idées habituelles ouvre de nouvelles perspectives. On était habitué à ce que le carré d'un nombre soit positif. Si on suppose que le carré d'un nombre peut être négatif, on découvre la théorie des nombre complexes. De même, si on nie le fait que par un point passe une unique parralèle à une droite, on découvre les géométries non euclidiennes.

• Geneviève : La pensée de Hegel est comme la mathématique euclidienne. Gödel a ajouté le postulat et le paradoxe.

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