Café philo du 27 mai 2001 au Bastille à Paris
Thème : "Quand tu auras désappris à espérer, je t'apperndrai à vouloir" (Sénèque)
Résumé du débat
(...)
Il faut être maitre de sa vie. J'ai l'impression de faire des choix.
Nathalie : Espérer et vouloir ne sont pas contradictoires.
Espérer est passif.
animateur : Ne faudrait-il pas distinguer vouloir et volonté ?
J'aimais mieux "apprendre à agir", ça me parait plus intéressant que vouloir.
Espérer c'est attendre.
Janine : L'espoir c'est compter sur les dieux, vouloir c'est compter sur soi.
Animateur : C'est la différence entre sophisme et platonisme.
Les sophistes disent qu'il faut compter sur soi, sa volonté.
Ca me fait penser à un film où on voit un personnage répétant à son reflet dans une glace
"Je vais y arriver". C'est la méthode Coué.
La volonté a ses limites, il faut alors revenir à une forme d'espoir.
Jacques : Je t'apprendrai à vouloir, c'est le problème facile.
Le plus difficile c'est le lavage, le gavage est plus facile.
Nietzsche parle du surhomme maitre de sa volonté.
Pourquoi je veux ça ? Parce que je suis comme ça. Mon histoire a fait ressortir tels traits
de caractère. On est façonné avant sa naissance.
L'espoir c'est l'attente d'un évènement extérieur qui va faire le boulot que j'ai la flemme de faire.
Animateur : Pour Parménide, les opposés se complémentent.
(...)
Il faut passer par le conflit, non le fuir.
Jacques B. : Ce personnage qui dit "Je vais y arriver" le dit à lui-meme,
ou plus précisément une partie de lui le dit à une autre partie. La volonté est nécessitée
par un désaccord intérieur. S'il y a un consensus intérieur, il n'y a pas besoin de faire
un gros effort de volonté, les choses se font tout seul.
S'il y a un désaccord intérieur, les parties de la personnalité qui ne sont pas
d'accord vont tout faire pour mettre des batons dans les roues. Quand on voudra y
aller on se sentira fa tigué. Il faudra alors un gros effort de volonté pour le faire
quand meme. L'ideal n'est pas la volonté mais ce consensus intérieur qui fait que
les choses se font facilement.
Animateur : On peut faire une distinction entre la volonté d'une partie de l'individu d'imposer sa décision,
et le vouloir qui concerne non seulement l'individu tout entier mais le vivant tout entier.
La volonté suit l'espoir.
Animateur : L'inconscient a été critiqué (Foucault, Wittgenstein...)
C'est une manipulation grammaticale : on a fait d'un adjectif un substantif.
Le vouloir est relatif.
L'espoir n'est pas à l'extérieur, il est à l'intérieur de nous.
Jacques : Je ne fais pas un raisonnement qui me démontre que j'ai raison d'agir
comme j'agis, je fais comme si j'étais convaincu.
Il faut faire le point sur ce qu'on veut vraiment.
Un calcul de probabilités permet de choisir la meilleure possibilité.
Il ne suffit pas de comprendre, il faut intérioriser pour que ça devienne une partie de nous.
Il faut aussi savoir se résoudre à la providence, la grace, la baraka,
la chance, la bénédiction.
La volonté : je voudrais : on ne veut pas vraiment.
Etre au centre de soi.
L'important n'est pas le but mais le chemin.
Pour Nietzsche, il faut laisser passer le vouloir de la vie.
Le vouloir n'est pas que ma volonté à moi mais la vononté du vivant.
On a besoin de projets, de buts pour vivre.
Il faudrait aussi faiure la différence entre espoir et foi.
Le Je est une construction.
L'unité est-elle la somme des parties, ou englmobe-t-elle plus que les parties ?