Café philo du dimanche 26 août 2001 au Bastille à Paris
Sujet proposé par Larry : Peut-on vraiment changer d'avis ?
Animé par Bruno
Sujets proposés
- 5 Rien de trop.
- 3 Peut-on parler de passé pensé ?
- 7 Y a-t-il des finalités à l'oubli ?
- 2 Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
- 4 Etre présent ici et maintenant.
- 4 Y a-t-il une telle chose que le besoin d'amour ?
- 2 Etre inquiet c'est chercher son centre. Quand on l'a trouvé on est en prison.
- 8 On ne peut entendre une idée opposée de ce que l'on croit.
- 9 Peut-on vraiment changer d'avis ?
Présentation de Larry
C'est extrêmement difficile de changer d'avis pour les choses importantes.
Ca m'est arrivé, ça a été très désagréable.
Tour de table
- Pascal : Un avis est-ce que c'est une opinion, un conditionnement, un choix ou une
déduction ?
- Ca entraine un changement de vie.
- Jacques D. : Je suis coincé entre 2 dictons :
- Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis.
- Changer d'avis comme de chemise.
Lorsqu'on n'est pas maître de ses idées on a beaucoup de mal.
Quand on change les règles du jeu en cours de partie quelqu'un de normal finit par comprendre et
s'adapte. Ceux qui ont des problèmes sont incapables de changer.
- Enza : On peut si on se connait à partir de son propre questionnement.
Le reste va corroborer à notre nouvel avis.
- Claudine : Il est difficile de changer d'avis.
- Christian : La philosophie utilise des mots qui ne suffisent pas.
Il faut pouvoir se référer à quelque chose , le terme "avis" renvoie à quoi ?
Dissocier de l'opinion et de la position de vie.
Saint Augustin, aime et fais ce que tu veux.
- Eric : On doit déja avoir un avis. Comment se forge un avis ?
Illusion sur quelqu'un ou quelque chose.
- Jean-Luc : Je viens d'Asie, ici c'est un changement radical.
Il y a des différences entre le bouddhisme et le christianisme.
Je n'accepte plus la réincarnation, le fait que ma vie dépende de mes vies antérieures.
En Asie on enseigne Confucius, ici c'est la révolte, la révolution.
On change d'avis par rapport à un pays dans lequel on veut s'intégrer.
- Marie Louise : Il faut changer pour évoluer, réaliser son idéal implique de
bien se connaître soi-même.
- Mehdi : A partir de quand on passe dans la catégorie des avis qu'on ne peut pas changer, la limite entre le
discutable et l'indiscutable ?
- Jacques B. : Je pense que beaucoup changent difficilement d'avis : dans les cafés philo les gens viennent plus pour
donner leur avis que pour écouter les avis des autres.
Il m'est arrivé de changer d'avis sur des questions fondamentales suite à des discussions ou à des réflexions personnelles.
Avant je croyais en l'idée d'un moi un et indivisible, maintenant j'admet la possibilité d'une société microscopique
qui donne une impression d'unité en raison de la forte connectivité du réseau de neurones.
De même, concernant les conditions d'existence de la conscience, je pensais
qu'elle était liée à une imbrication infinie de niveaux d'organisation de la matière, mais maintenant
je considère que ce n'est qu'une hypothèse, que la conscience pourrait être partout même dans les systèmes les plus simples comme
un thermostat.
- Marc : Il faut différencier les croyances fondamentales, les valeurs, et
les modalités d'application.
- Jacques : Je n'ai pas d'avis car les avis sont partagés.
- Bruno : Qu'est-ce qu'un avis ? Comment se forme un avis ?
A la libération de Paris, beaucup de personnes ont changé d'avis pour s'adapter, par
opportunisme.
Changer d'idéal ? Qu'est-ce qu'un idéal ? Archétype ou illusion ?
Peut-on devenir son antithèse ?
Pour changer d'avis il faut se connaître, mais est-ce qu'on peut vraiment se
connaitre ?
La vie est-elle une illusion ?
L'homme a besoin de prise de conscience.
Résumé du débat
- L'Afrique du Nord était soumise par le christianisme, ils ont considéré
l'islam comme une libération.
- Farid : Edgar Faure disait : "Ce n'est pas moi qui change, c'est le sens du vent."
Il y a compromis et compromission, le compromis n'est pas condamnable, la
compromission est condamnable. Je suis agnostique.
- Jacques D. : Les gens ont facilement un avis, c'est facile, ça n'engage à rien.
Il y a les moutonniers et les révoltés.
Les gens ne changent pas d'avis, ce sont les avis qui changent de gens.
- Pascal : On ne peut ouvrir que ce qui est fermé.
L'ouverture peut toujours être fermée si elle nous dérange.
"L'idéal archétypal, on ne peut le dire, il faut le vivre, il faut être ouvert",
ça me dérange. Il faut démonter le mur.
Pour qu'il y ait une antithèse il faut d'abord qu'il y ait une thèse.
Changer de vision du monde : ce qu'on entend par vision est opinion.
- Jacques : Passer du doute à la certitude.
Ceux qui ne changent pas d'avis sont dogmatiques.
On est obligé de se rendre aux évidences.
- Enza : Comment peut-on changer d'avis si on veut vraiment ?
- Christian : L'avis est lié à la position de vie, de conscience. Selon la pensée d'Epicure et des stoïciens,
le souci de soi et la pratique de soi, le sujet qui nous habite va de l'inconscient au conscient. L'âme, la quête de la vérité, la raison permettent au sujet de se constituer.
Construction du monde à travers le judaïsme, l'islam, le christianisme.
Si la pression est lourde, où est ma perspective ?
Le souci de soi, la quête de soi, le souci de soi, la connaissance de soi s'articule autour de ces 3 choses.
La pratique de soi est liée à l'ascèse.
- Jacques B. : Le problème si on considère comme Marc et Mehdi qu'on ne peut pas changer de valeurs fondamentales est qu si on se trompe on reste enfermé dans une grave erreur.
Nos avis sont constitués par notre éducation, notre expérience vécue, notre opportunisme par rapport à notre situation actuelle... On peut se demander si toutes ces déterminations extérieures laissent une place à quelque chose d'intérieur.
- Bruno : Le monde apparaît évanescent.
Selon Bouddha, ce qui est permanent c'est l'impermanence.
- Larry : Le mot "avis" a différents sens : dans "changer d'avis", c'est une convicsion, mais dans "à mon avis" c'est une opinion. Ma question était : peut-on changer de conviction.
- Farid : Il n'y a pas que des avis, il faut avoir certains comportements et idées.
Il peut être difficile de faire du passé table rase.
(...)
- Bruno : On est dans une perte d'idéal, de valeurs,
ce qui entraine l'égoïsme, la souffrance.
Il faut des valeurs mais il y a l'expérience du passé, on a été trahi. A quoi bon s'attacher à une valeur ?