Café philo du mercredi 29 mai 2002 au Bar des Oiseaux à Nice
Sujet : Notre caractère peut-il influer sur notre destin ?
Animé par Bruno Giuliani
Résumé du débat
- Bruno : ... une essence invariante qui détermine notre destin.
Selon Sartre, l'homme n'a pas d'essence, il peut inventer son essence.
- François : Ce n'est pas le caractère qui est prédominant.
- Les circonstances, le milieu social...
Je propose le sens de base : le destin c'est ce qui ne peut être changé, par exemple le passé.
- Tu poses la question à laquelle on ne peut pas répondre.
(...)
- J'ai tellement vécu par l'intuition. Je pense que quelque chose est au-dessus de nous. Si ça doit arriver, ça arrive.
- Le futur n'est pas encore passé.
- Le facteur génétique est important. On hérite de différentes possibilités de caractères.
- Bruno : Les choses sont tellement complexes qu'elles apparaissent incertaines, indéterminées, selon Edgar Morin.
- Jacques : Les idées d'auto-organisation sont intéressantes, surtout si on les applique aux lois de la physique (Wheeler, Sheldrake) Il y a aussi les théories d'existence de tous les univers possibles (Tegmark...) Si on est dans un ensemble d'univers avec des lois physiques voisines toutes compatibles avec nos perceptions, agir consiste à préciser ces lois quand la suite des évènements diffère en fonction de ces lois.
- Bruno : Ce n'est pas le sujet : est-ce que le caractère influe sur le destin ?
- Jacques : La limite entre l'intérieur et l'extérieur de la personnalité est floue. L'extérieur fait un peu partie de soi car il peut influencer la personnalité. Le cerveau fait un peu partie du monde extérieur car il peut être atteint par des évènements physiques (maladie, accident...)
- Le caractère est dans la structure propre d'un individu.
- Les sciences parallèles qui prédisent notre destin... Pourquoi cet engouement pour la prédestination ?
- Bruno : Ne plus se laisser déterminer par les forces extérieures mais par des forces intérieures.
(...)
Freud pense qu'il faut conduire sa vie selon la raison, contrairement à Sartre.
- C'est autour de l'inconscient que la question tourne.
(...)
- On est dominés par l'idéologie des dominants qui comptent sur la soumission des dominés.
- Bruno : Qui est fort ? Celui qui domine ou celui qui est dominé ? (...)
Le caractère c'est la liberté, pouvoir sur soi-même.
Le dominant peut dominer les autres parce qu'il est faible.
- On ne peut pas respecter tout le monde.
- Bruno : Il faut définbir le sens des mots qu'on emploie.
Le caractère est lié au tempérament. Le caractère est l'ensemble des caractères qui spécifient une personne. Dedans il y a le tempérament.
- Les 1000 facettes dont on est composés.
- Bruno : Il y a peut-être beaucoup qu'on reçoit de notre conditionnement.
(...)
Les vicieux sont avantagés.
Les médiocres sont plus soumis. On les encourage. Ils vont réussir.
(...)
Qu'est-ce qu'on peut faire avec le caractère qu'on a pour améliorer, créer le destin ?
Avoir un style pour être obje d'amour.
L'essence de l'homme est la liberté.
Celui qui se laisse déterminer par les évènements extérieurs passe à côté de son état d'homme. Il est fermé comme un huitre. Le liber est la force de vie de la sève. Pour les stoïciens, le destin est déterminé et au sens de ce destin, to destin est d'agir.
- Dans le film de Nicole Garcia, "L'adversaire", un type pendant 20 ans par le mensonge et la mythomanie a occulté son destin.
- Kiko : La force de caractère n'est pas à la hauteur de la difficulté. Il faut se contenter de ce qu'on peut faire.
- Bruno : Selon Nietzsche, tout ce qui ne tue pas fortifie.
Il faut renverser 2500 ans de décadence platonicienne et chrétienne.
La folie fait partie du côté grandiose de son destin.
- François : En détruisant le destin, le caractère invente, et cette invention contribue à la destruction. Le caractère peut détruire le destin.
- Bruno : Accomplir ce qu'il y a de plus profond dans notre essence. Les faibles disent : "Ca j'aimerais bien mais je ne peux pas, je fais ce que je peux". C'est de la soumission.
- Annie : Ce film, je ne crois pas qu'on soit dans le normal mais le psychotique. Est-èce qu'on choisit ce qu'on va faire ?
- Bruno : Nietsche pose la question : quelle est la dose de vérité qu'on peut supporter ?
- Annie : Quand on est psychotique on n'a pas le choix.
- Bruno : Nietzsche parle de l'homme normal.
- Il faut construire un intellectuel collectif. Pour Bourdieu il faut des contre-experts.
- Bruno : Si on arrivait à une intelligence individuelle, ce serait déja pas mal.
- Respecter, douter, c'est regarder 2 fois.
- Bruno : On peut tout se permettre.
(...)
Un destin est choisi.
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On est limité par les lois physiques.
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Si les dominés tous ensemble refusent d'être dominés, tout est possible, une société juste, ni dominants ni dominés.
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L'idée fondamentale : qui veut être créateur de sa vie doit faire le deuil complet du passé.
- Bertrand : Je veux que vous réussissiez.
Pour savoir où on va, on doit savoir d'où on vient.
La vie est une course contre la montre.
Je suis lâche, la liberté hélas n'existe pas.
(...)
- Bruno : A l'intérieur des contraintes on peut se déterminer.
(...)