Café philo du mercredi 24 mai 2000 au Bar des Oiseaux à Nice
Thème : Le bonheur
Animateur : Bruno Giuliani
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Le seul critère de bonheur est la plénitude.
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On n'y accède pas car on a peur de l'harmonie. Qu'y a-t-il après
le bonheur ?
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Souvent on est heureux sans le savoir.
"Bonheur, comme tu es discret. On ne te reconnais que quand tu t'en vas."
- Bruno Giuliani :
Le bonheur est conscient. Plus il est conscient,
plus il est profond.
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Le bonheur des autres nous donne plus de bonheur que notre bonheur à nous.
C'est le bonheur de la société.
(pause)
- Bruno :
Après avoir abordé les définitions et descriptions du bonheur, nous allons
maintenant examiner les conditions sociales du bonheur, les droits et devoirs.
Que faire pour être heureux c'est l'éthique. Il existe différentes
éthiques : bouddhiste, épicurienne...
Les conditions du bonheur : état d'ataraxie, accord avec soi-même.
Epicure : le plaisir en repos de l'âme. Nirvana, béatitude.
A chacun de chercher son bonheur.
Peut-on faire du bonheur en droit politique ? br>
Comment faire pour permettre à quiconque d'avoir droit à chercher son
bonheur ?
Dans les droits de l'homme le bonheur n'est pas inscrit. Il était dans la
première version mais il a été supprimé.
Le bonheur des uns se fait sur le malheur des autres par l'exploitation.
- Notion politique de bonheur absolu sur laquelle tout le monde
est d'accord.
- Bruno :
On peut se mettre d'accord pour interdire toute violence. Chacun a droit
à la sécurité.
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Moyens pour parvenir au bonheur, déterminisme cause -> effet.
Dictature. Société de consommation.
Le bonheur est dans la constitution américaine mais il y a le quart
monde aux Etats-Unis.
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La société implique un certain nombre de modèles.
Chacun définit son bonheur.
- Bruno :
La seule condition est le droit à la philosophie qui implique le droit
à la sécurité, à l'éducation.
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Dans notre société, l'éducation arrive chez tout le monde.
Il faut aider les jeunes à être eux-mêmes pour faire des adultes qui
peuvent se gérer.
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Le mot bonheur n'existe pas en langue arabe, c'est le mot joie.
Il y a des moments de joie et des moments de non joie.
- Jacques :
C'est vrai que le malheur met en relief le bonheur.
Pour faire une comparaison, c'est comme avec un paysage : il ne peut
pas y avoir de montagnes s'il n'y a pas de vallées. Si on était tout le temps
heureux ce bonheur serait banalisé.
Concernant les conditions politiques du bonheur, on a besoin de lois
telles que l'interdiction de la violence, du vol, parce qu'on n'est
pas altruiste. Si on était altruiste, on agirait spontanément de façon à ne pas nuire
à autrui.
Mais l'altruisme ne suffit pas : si pour tout le monde le bonheur consiste
à aider les autres à être heureux, on tombe dans une boucle infinie :
le bonheur consiste à aider les autres à aider les autres à aider les autres...
et ainsi de suite à l'infini. Pour que ça ait un sens ils faut que ça s'arrête
quelque part à un bonheur égoiste. Le bonheur égoiste est donc nécessaire
pour donner un sens au bonheur altruiste.
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La vie n'est ni heureuse ni malheureuse.
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Si la politique se mêle de tout elle a tout faux.
Elle peut proposer des conditions que personne ne met en pratique.
A l'école on nous apprend la discipline, dissimuler l'émotion.
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L'amitié est-elle donnée ?
- Bruno :
Il n'est pas possible d'être heureux sans être sage, juste et honnête.
Pour ça on a besoin de travailler. Ce travail s'appelle philosophie.
Ce qui nous manque le plus pour l'amour, l'harmonie c'est un peu de
sagesse. Il n'y a d'amitié que philosophique.
On veut nous imposer un bonheur sur une idée fausse : technique, économie,
compétitivité, savoir opérationnel... Idée fausse que tout le monde admet
comme condition du bonheur. Il en faut peu pour être heureux.
Philosopher pour se libérer des préjugés qui nous éloignent du vrai bonheur.
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Rôle politique : faire le nécessaire pour ne pas gêner les actions individuelles.
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Se laisser traverser, baigner par ce qui est là.
- Jacques :
Je voudrais tempérer ce point de vue.
Un défaut consiste en un entêtement stupide pour faire ce qu'on a décidé
quels que soient les obstacles; un autre défaut consiste à dériver au gré des
évènements alors qu'une action adéquate pourrait infléchir favorablement
le cours des choses. Marc Aurèle disait qu'il faut avoir la sagesse
d'accepter ce qu'on ne peut pas changer, le courage de changer ce qu'on peut
changer, et le discernement pour faire la différence entre ce qu'on peut
changer et ce qu'on ne peut pas changer.
- Bruno :
La force et le désir d'aller vers le bien c'est la philosophie.
Connaitre les lois de la nature pour être en accord avec elles.
Nous avons la politique que nous méritons. C'est à chacun d'accomplir
son devoir de citoyen.